Il n’y a pas à interroger bien longuement les rescapés de la Shoah pour constater un très fort ressentiment à l’égard du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), jugé coupable de passivité face à la destruction des Juifs d’Europe. Un grief, outre celui de non-protestation, s’avère nettement récurrent : il porte sur les visites de délégués dans les camps de concentration et centres de mise à mort, généralement pour en condamner l’absence. Pourtant engagé dans une vaste entreprise d’autolégitimation, le CICR reconnaissait implicitement, dès 1946, que ses résultats essentiellement négatifs en la matière constituaient un échec…
Lire la suite sur Cairn