Le linguiste Alain Bentolila déplore la faillite de l’enseignement de la langue française. Sans langage suffisant, une partie de la jeunesse ne peut « s’exprimer » qu’à travers la violence. Une part importante des jeunes français ne possède que quelques centaines de mots, quand il leur en faudrait plusieurs milliers pour tenter d’accepter et d’examiner pacifiquement leurs différences et leurs divergences. Confinée dans des cercles étroits et oppressants, leur parole fut très rarement sollicitée pour l’analyse et la problématisation. S’expliquer leur paraît alors aussi difficile qu’incongru. Beaucoup de jeunes en insécurité linguistique ont ainsi perdu cette capacité spécifiquement humaine de tenter d’inscrire pacifiquement leur pensée dans l’intelligence d’un autre par la force respectueuse des mots.
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NDLR. En lien avec la faillite de l’école, ce problème est de plus en plus pointé du doigt pour expliquer une partie du mal-être social qui ne concerne pas seulement les étrangers en difficulté d’intégration mais toutes les nouvelles générations.