Le 26 novembre 2024, la République fête les 50 ans du discours de Simone Veil, devant l’Assemblée Nationale, visant à « apporter une solution mesurée et humaine à un des problèmes les plus difficiles de notre temps ». Le problème : la grossesse non désirée en situation de détresse. La solution : l’avortement, auquel on donnera le nom d’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), afin de mieux rassurer ceux qui ne se sentaient pas à l’aise avec le mot « avortement ». La rhétorique politique a toujours utilisé ce genre de litote pour rendre acceptable ce qui l’est difficilement voire pas du tout. Le discours de Madame Veil avait d’ailleurs des accents rassurants : « si la loi n’interdit plus, elle ne crée aucun droit à l’avortement ». A l’heure où le nombre d’avortements, en France, ne cesse d’augmenter, il serait sage d’effectuer un bilan à la fois historique et factuel afin de comprendre comment « l’exception d’avortement », votée pour 5 ans – on l’oublie souvent -, est devenue progressivement l’une des « valeurs de la République ». Madame Veil affirmait en préambule de son célèbre discours qu’ « aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement, il suffit d’écouter les femmes ; c’est toujours un drame et cela restera toujours un drame ». Nous voudrions bien que les pouvoirs publics d’aujourd’hui se questionnent à nouveau : les décisions politiques mises en œuvre depuis 50 ans ont-elles atteint les objectifs que Madame Veil avait espérés ? Ont-elles toujours apporté une solution « mesurée et humaine » ? Qu’il nous soit permis d’en douter.
Edito du CPDH par email du 22/11/24
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